Questions - réponses sur l'espéranto

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Réponses à quelques lieux communs ou préjugés sur l'espéranto

Quelques éléments de grammaire espéranto

Grammaire de l'espéranto

 

Mais tout le monde parle anglais !

       Si tout le monde parle anglais, pourquoi autant d'interprètes et de traducteurs dans les organisations internationales, pourquoi des millions dépensés annuellement à l'Assemblée européenne pour les traductions ?

       "Parler anglais" est une notion floue qui recouvre des niveaux de langue très différents. D'ailleurs, les plus conscients du problème usent souvent de périphrases : "je me débrouille en anglais", "je comprends un peu l'italien mais je ne le parle pas", "j'ai des notions de russe", "j'ai fait de l'occitan" etc., évitant modestement l'affirmation péremptoire "je parle" !

       Cette notion de "parler une langue"est très imprécise, ainsi que sa variante "combien de langues parlez-vous ?" Le débat sur les langues gagnerait en clarté et en objectivité si nous utilisions une échelle de zéro à cent: on considère qu'on peut soutenir une conversation à 70/100, alors qu'en première langue au bac, la moyenne serait vers 15/100 (pas de fluidité, pas d'idiotismes, pas d'argot, difficultés avec des accents différents du présentateur de la BBC etc.) On attribue souvent cet état de fait à un enseignement qui serait à revoir en langues, à un problème de méthodes, culpabilisant ainsi et les Français qui seraient sous-doués en langues, et les enseignants qui seraient ainsi des sous-enseignants en regard de leurs homologues ?

       Personnellement nous y voyons une variante de l'herbe qui est toujours plus verte chez les voisins, lesquels seraient plus doués (pays de l'Est), enseigneraient mieux (pays nordiques) ou vivraient dans un multilinguisme parfait (Suisse)... Heureusement, on a de bons fromages, du vin et du soleil !

       Même en ayant pris l'anglais en première langue au lycée, est-on capable de discuter politique ou sport en anglais ?

       Connaître des titres de films, des paroles de chansons c'est plutôt vivre dans un contact permanent avec l'anglais que le parler réellement. Toutes les langues échangent certes des mots, mais les médias se complaisent à utiliser en grand nombre des anglicismes, persuadés que ça plaît, que ça fait jeune ou branché, jusqu'aux plus inutiles ou absurdes de ces anglicismes: "supporter son équipe", "intelligence économique", "gimmick" (truc), "best of" (florilège, le meilleur de)... Cette ambiance dans laquelle nous baignons parfois depuis l'enfance nous donne l'illusion de parler l'anglais.

       Réussir le TOEFL (test d'évaluation souvent nécessaire pour travailler aux USA et au Canada) demande souvent un énorme travail supplémentaire, comme celui rendu nécessaire par une entreprise qui veut faire ses réunions en anglais.

       Le fait que la langue de travail de la Banque centrale européenne soit l'anglais ne signifie pas que tout le monde se débrouille en anglais. Se débrouiller pour demander son chemin en agitant les mains comme un Indien d'Amérique maniant la langue des signes, ou parler au réceptionniste d'un hôtel à touristes n'est en rien comparable à la qualité d'échange que donnerait le même temps d'étude si on l'avait consacré à l'espéranto plutôt qu'à l'anglais, du fait de la facilité de la langue et de l'économie de mémoire. Le touriste qui s'essaie à l'anglais en dehors des aéroports, des hôtels et avec des gens qui ne travaillent pas dans le tourisme, risque bien des désillusions. De plus, cette incompréhension s'aggrave lorsque discutent entre elles deux personnes de pays différents, ayant chacune un niveau moyen ou faible de pratique.