Questions - réponses sur l'espéranto

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Réponses à quelques lieux communs ou préjugés sur l'espéranto

Quelques éléments de grammaire espéranto

Grammaire de l'espéranto

 

L'anglais est une langue facile

       Attention ! Vous allez devenir dépositaire d'un secret d'état, un secret dont la connaissance vous rendra suspect pour la vie. Il est encore temps pour vous de ne pas lire ce qui suit, et d'aller l'esprit tranquille. Un... Deux... Trois...

       Non ? Vous l'aurez voulu. Alors voilà le grand secret en question : l'anglais n'est pas une langue facile !

       Malgré ce que l'on apprenne depuis l'enfance des titres de films en anglais (qui ne connaît pas StarWars, Taxi driver, Apocalypse now, Fuck... euh non, c'est un mauvais exemple), malgré la chaîne culturelle (ARTE) qui nous bombarde de films en VO pour mieux percevoir l'âme d'une langue, l'essence d'une culture, bien peu (en tout cas pas nous) sont capables de discuter politique ou football en anglais.

       L'anglais est une des rares langues où on ne peut savoir comment se prononce un mot simplement en le lisant, du fait de nombreuses diphtongues, de l'irrégularité de prononciation et d'un nombre record de phonèmes. Pour compliquer le tout, l'accent tonique est variable, et le sens d'un mot peut être différent selon le cas. C'est une langue contextuelle, comme disent les profs d'anglais, ça veut dire en gros qu'il faut parfois toute la phrase pour comprendre un passage (you make up your mind = tu te décides, you make up to go out = tu te maquilles pour sortir).

       C'est facile, les mots sont très courts !
       La belle affaire d'avoir to go, si la moindre proposition en modifie le sens (2 pages de dictionnaire). Dix verbes courants (be, come, go, run, take...) en forment plus de dix mille autres des plus fréquents !

       Dans la majorité des cas, on ne distingue morphologiquement pas les verbes des substantifs, et au dire des linguistes c'est en anglais que cette confusion verbes/noms est la plus grande : work (travail, travailler), halt (arrêt, s'arrêter), credit (croyance, ajouter foi), measure (mesure, mesurer), etc.

       L'anglais est riche en vocabulaire (peut-être le plus grand nombre de mots) parce que historiquement il a gardé ses racines germaniques tout en adoptant alphabet et mots latins (à l'époque de la guerre de Cent ans, les élites anglaises parlaient français, l'anglais naissait à peine). Certains pensent que de nombreux synonymes, que ce soit en français ou en anglais, permettent des nuances de sens, parce que les mots n'ont jamais tout à fait la même acceptation.

       Mais une précision aussi fine s'obtient en espéranto par le maniement des affixes qui modifient le sens des mots.

       De plus, l'anglais s'est progressivement divisé. Entre Anglais, Américains et Australiens au début, mais également maintenant avec l'anglais de l'Inde, l'«hinglish», le «japlish», l'afro-anglais d'Afrique du Sud etc.

       Et la preuve de ce vocabulaire plus étendu (comprenez : de sa supériorité littéraire), serait l’épaisseur de ses dictionnaires, plus imposante que nos Robert, Larousse et autres Littré.

       Or, les habitudes des dictionnaires sont très différentes : en France, une entrée sera suivie d’un long paragraphe donnant les divers sens du mot, mais souvent aussi les mots composés ainsi que les expressions. Par exemple, le mot "pomme" ; si "pomme de terre" a droit à une entrée séparée (parce que c’est très bon !), sous le vocable "pomme" on trouvera beaucoup de mots qui auraient pu faire une entrée : "pomme de reinette", "pomme d’api", "pomme de douche", "tomber dans les pommes", "pomme d’Adam", "pommes frites", "pommes chips", "pommes vapeur", "pommes mousseline", "pommes dauphines"…

       De plus, les dictionnaires anglais sont réputés être de vrais fourre-tout, car ils incluent - et c’est leur droit - beaucoup de terminologie spécialisée, de mots techniques de métiers, de botanique, de sciences, ce qui évidemment est très inflationniste quant au nombre de pages, un dictionnaire de médecine à lui seul représentant déjà dix à vingt mille entrées.

       Qu’on se le dise, la valeur d’une langue n’attend pas le tour de taille de ses dictionnaires !