Questions - réponses sur l'espéranto

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Réponses à quelques lieux communs ou préjugés sur l'espéranto

Quelques éléments de grammaire espéranto

Grammaire de l'espéranto

 

Et la défense du français ?

       Beaucoup reconnaissent que l'on va effectivement trop loin dans l'anglicisation (tout récemment le CSA), aussi bien en France qu'à l'Assemblée européenne, mais que la réponse est dans la défense du français, dans l'augmentation du budget des missions et des écoles françaises à l'étranger, dans le rayonnement de la France. C'est l'opinion la plus répandue chez les hauts fonctionnaires et dans les ministères, dans le monde littéraire, et ses tenants rappellent la place de la France dans le monde, son statut de langue diplomatique, sa stature, son rayonnement culturel, la fameuse exception culturelle (défense des livres, du cinéma etc.)

       C'est une opinion très respectable et qui ne manque pas d'arguments, mais qui bute sur le fait que la France n'est pas seule en Europe, ni la seule culture existante. De plus la réalité d'aujourd'hui, c'est que le français est de moins en moins étudié en Espagne, en Pologne, en Afrique, et que la langue diplomatique est maintenant l'anglais. Aucun empire n'a jamais retrouvé son influence passée, et si l'anglais s'est si largement implanté malgré la décolonisation, c'est surtout dû à la puissance des États-Unis.

       De toute façon, est-ce que tirer la couverture à soi est une solution constructive, acceptable pour nos voisins? Ceux-ci sont en droit d'avoir la même idée, mais pour leur propre compte! L'Italie et la Grèce peuvent se prévaloir de leur passé glorieux, de leur langue, l'Allemagne de sa population etc.

       Le multilinguisme officiel revendiqué à l'assemblée, c'est un cache-nez du tout anglais, c'est moins de rencontres traduites, moins de textes traduits, des objectifs constamment revus à la baisse, situation avouée officiellement du bout des lèvres et confirmée par des interprètes - qui préfèrent rester anonymes... Au mieux, ce sera la hiérarchisation des langues, avec trois "importantes" comme langues de travail (anglais, français, allemand), peut-être quatre avec l'italien ou l'espagnol, et une foule de langues "secondaires", vexées d'être ainsi reléguées.

       "Heureusement, nombre des nouveaux Etats-membres s'expriment en anglais pendant leur année d'observation."

       Certes, nous avons la chance que notre français fasse partie de ces grandes langues, mais, outre que cela ne résoud pas le problème de la communication mondiale, nous pensons que l'adoption de l'espéranto en Europe, langue neutre, facile et internationale, loin de nuire au français, favoriserait l'étude de langues vivantes nationales, avec un choix plus varié que l'éternel anglais première langue "parce que c'est mieux pour l'avenir des enfants".

       La facilité de l'espéranto et ses qualités propédeutiques reconnues feraient que la langue suivante serait étudiée au même niveau que la première langue l'est aujourd'hui, sans préjudice pour le français ou l'allemand. Voir aussi l'article de Charles Durand "Les espérantistes et les associations de défense des langues nationales : une symbiose naturelle".