Je n'ai jamais rencontré quelqu'un
qui parle espéranto

       Ca ne se voit pas sur leur tête (on peut malgré tout arborer par militantisme l'étoile verte, sur soi ou sur son véhicule). Même s'il y a des millions de locuteurs répartis dans le monde entier, cela fait effectivement peu par village.

       On a vu qu'il était très difficile d'estimer le nombre de locuteurs, du fait de l'absence d'une définition réelle (que signifie "parler une langue"; parler - comprendre les infos à la radio ? comprendre des idiotismes - quasiment inexistants en espéranto ? connaître de l'argot ?)

       Par ailleurs, il est probable qu'il existe de nombreux sympathisants de l'espéranto, de l'idée, du principe d'une langue de communication plus adaptée à ce rôle que l'anglais ou toute autre langue nationale (trop riches en exceptions, déclinaisons et autres particularismes qui en rendent l'étude si difficiles), et que ces sympathisants discrets se trouvent même dans des médias, dans des administrations, des entreprises, des universités etc. mais qui, de peur de se voir ostracisés ou gentiment moqués, gardent leur sentiment personnel pour eux-mêmes.

       Mais finalement, peu importe qu'il y ait 200.000, 2 ou 4 millions de locuteurs, cela ne change rien aux qualités uniques de cette langue.

       Nombre de ces qualités existent dans diverses langues, on l'a vu (régularité phonétique chez l'un, grammaire régulière chez l'autre, combinaison des racines ailleurs etc.), puisque Zamenhof s'en est inspiré, mais aucune autre langue ne réunit toutes ces caractéristiques, c'est ce qui explique sa vitesse d'apprentissage sans commune mesure (à niveau égal, rappelons-le).

       C'est pour cette raison que les espérantistes militent pour sa diffusion, par exemple pour la possibilité de l'étudier un an à l'école primaire ou secondaire en option, pour son choix en Europe comme langue de travail.

       Le téléphone aussi pouvait sembler peu utile lorsqu'il n'en existait que quelques dizaines, on voit ce qu'il en est aujourd'hui.