Questions - réponses sur l'espéranto

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Réponses à quelques lieux communs ou préjugés sur l'espéranto

Quelques éléments de grammaire espéranto

Grammaire de l'espéranto

 

Il paraît que les traductions sont mauvaises

       Les traducteurs espéranto sont pour l'instant quasiment bénévoles. Comme dans toute langue, certaines traductions peuvent être moins bonnes que d'autres, mais c'est anecdotique, cela n'enlève rien aux qualités de l'espéranto.

       L'essentiel est que justement, les traductions, si elles sont bien faites, seront nécessairement meilleures, et s'amélioreront encore à mesure que l'espéranto diffusera.

       Remarquons d'abord une particularité unique : alors que d'habitude un traducteur doit être bilingue et traduire vers sa propre langue, en espéranto il traduira depuis sa langue (vers l'espéranto), il percevra mieux que n'importe qui les subtilités du texte d'origine et, grâce à la souplesse, la précision et la liberté créatrice de l'espéranto, il sera mieux à même de rendre les finesses.

       (Ceci sous réserve bien sûr, de son niveau dans sa propre langue et en espéranto, du soin qu'il apporte à sa traduction et de son talent, mais comme pour toute traduction.)

       A ce sujet, l'espéranto est sans doute le plus adapté pour traduire des poèmes, du fait de sa souplesse qui permet de surmonter les contraintes de rime et de longueur imposées par les poèmes.

       Extrait de 2 articles de Claude Piron :

       En raison de sa limpidité grammaticale, de la liberté qui préside а la formation du lexique, de la souplesse d'une phrase où, comme en russe et en latin, l'ordre des mots est généralement affaire de style et non de grammaire, il se révèle être un excellent interprète, capable de jouer tous les rôles en se pliant au moindre caprice des personnages а incarner. Langue modeste, transparente, elle laisse passer plus qu'aucune autre la totalité des valeurs d'un original littéraire.

(...)

       On sait que la poésie anglaise est spécialement rebelle а la traduction, а cause de la brièveté des mots et de la force du rythme. Lisez pourtant les poèmes de Wyatt, de Shakespeare, de Gray, de Blake dans l'Angla Antologio (compilée, il est vrai, par des traducteurs du pays même, sensibles а des subtilités qu'un étranger ne sentirait pas ; ce n'est pas le moindre avantage des traductions littéraires en espéranto que d'être établies par des compatriotes de l'auteur) et vous verrez que la musique des sons et des rythmes est respectée dans des traductions où pas une nuance ne se perd. Et dans quelle autre langue que l'espéranto a-t-on traduit les jeux de mots d'Omar Khayyam par des jeux de mots équivalents sans trahir ni le rythme ni le sens de l'original persan ?

(...)

       Lorsque la traduction d'Eugène Onéguine en espéranto, par N. Nekrasov, est sortie de presse, un homme de lettres polonais, L. Belmont, a publié un article où il déclarait qu'elle était la plus belle et la plus fidèle (notamment par le respect du rythme) de toutes les versions étrangères qu'il avait étudiées (25). L. Belmont était bien placé pour juger, puisqu'il possédait parfaitement l'espéranto et qu'il était lui-même l'auteur d'une traduction polonaise de la célèbre oeuvre de Pouchkine, traduction dont tous les critiques s'accordent а reconnaitre la très haute qualité. (Entre parenthèses, c'est а partir de cette version en espéranto, et non de l'original, qu'a été établie la version chinoise d'Eugène Onéguine ; le rôle de «langue-pont» joué par l'espéranto pour la traduction littéraire, surtout entre langues de faible diffusion, est l'un des traits particulièrement intéressants de son histoire.)